Merris descendit ,non sans difficulté de la monture qu'elle avait substitué grâce à l'utilisation de ses pouvoirs. Aussi loin qu'elle se souvenait,c'était bien la première fois qu'elle parvenait à accomplir quelque chose de constructif .Même si en l'occurrence,c'était un crime, et que l'objet de son larcin n'était pas exactement un noble destrier...il faisait plus penser à un ne petite mule nonchalante et aux poils extrêmement longs.
Elle avait volé le poney au début de son voyage à un petit marchand de chevaux dans une ville elle ne savait trop . Il lui avait suffit de se rendre invisible afin de s'introduire au milieu du troupeau de l'homme et de s'accroupir à l'oreille du plus petit, plus piteux et plus discret pour lui chanter une berceuse en cheval à l'oreille pour qu'il la suive. Ce qui avait marché, contre toute attente. Le vendeur ne s'était même pas rendu compte que sa marchandise était en train de se carapater, surtout au milieu de la foule dense qui grouillait dans la ville. Mais Merris ne culpabilisai pas vraiment, elle pensait même avoir rendu un service au vendeur il lui aurait été en effet difficile de vendre une monture aussi minable, même pour un enfant.
La sorcière n'avait jamais monté à cheval, et bien qu'il lui suffisait de se pencher un peu sur le côté pour toucher le sol du bout de son pied, elle ne pouvait s'empêcher de bringueballer un peu sur le dos de l'animal. L'animal en question réclamait que sa nouvelle maîtresse l'appelle Cassy bien qu'il soit un mâle par ce qu'il avait le droit de voir ses choix de vie respectés. Merris n'y voyait aucun inconvénient en particulier bien que dans des moments comme celui ci elle regrettait quelque peu de s'être découvert le pouvoir de parler aux animaux...
De plus, elle avait complètement perdu la trace du chat qui prétendait avoir voulu voler son âme et, bien qu'elle avait passé le portail pour sortir du Lodemay des sorciers il y à quelques jours, elle ne savait absolument pas ou elle se trouvait et avait la désagréable impression de tourner en rond. Les vivres commençaient à manquer, mais au moins l'endroit était parfait pour pouvoir nourrir Cassy qui mangeait autant qu'un griffon malgré son mètre cinquante...
En effet, elle se trouvait au milieu d'une grande plaine qui semblait être un espace hors du temps ayant mystérieusement échappé au développement de la technologie et à la pollution. L'herbe y était verte et grasse, la flore abondante, en levant la tête on pouvait voir le ciel. L'endroit était vraiment beau bien que peu fréquenté. Merris aurait pu admirer le temple de la nature dans lequel elle se trouvait si elle n'en avait pas complètement rien à cirer. Selon elle, il faisait juste froid. Mais au moins, Cassy avait arrêté de râler et d'exiger d'être nourri (ou nourrie, elle ne savait pas trop) , c'était déjà ça.
La sorcière se laissa tomber sur le sol en soupirant et regarda autour d'elle, atterrée. Elle n'avait strictement aucune idée d'où elle se trouvait. Vraiment aucune.
« Je sais ou on se trouve, je te le dirais bien, mais je ne parle pas aux voleuses. »
Dit tranquillement Cassy en mâchonnant une poignée d'herbe grasse.
« La ferme » Répondit Merris en bougonnant. La jeune sorcière n'était vraiment pas d'humeur à se faire réprimander par un poney. Surtout que ce dernier était bête comme ses pieds, sinon il ne tenterait pas de manger les vers de terre ,les confondant avec des brins d'herbe rose.
« Tu sais, si tu continue à vivre une telle vie de débauche tu finiras damnée » ajouta le poney chevelu d'un air moqueur en chassant des mouches imaginaires avec sa queue.
Cette fois ci, c'en était trop. Personne, pas même une bête ne pouvait traiter un sorcier de natif de la tribu d'Arya de damné.Si ça continuait comme ça elle allait...elle allait... Merris se leva ,un air menaçant et commença à beugler contre son son compagnon de voyage chevalin avec ferveur avant de se rasseoir la mine renfrognée.
« ...ET PUIS D'ABORD C'EST PAS MOI QUI AI COURSÉ UN RAT SUR CINQUANTE MÈTRE EN PENSANT QU'IL DÉTENAIT UN TALISMAN.ALORS OUI MAINTENANT ON EST PERDUS, NORMAL »
Son discours avait intrigué un passant qui l'interpella...