Fiche d'Anselme Bonnefoi

Anselme a le visage fin et de longs cheveux blonds. Ses pupilles sont plus dilatées que la moyenne et son regard se veut très perçant. Quelques taches de couleurs éparses singularisent encore davantage le personnage. Le nez est mince mais long, les narines allongées. Il peut donc sentir d'autant mieux les odeurs environnantes qu'il profite de sa partie animorphe. La bouche est elle aussi très fine. On aurait dit qu'elle fût dessinée par un peintre au fusain, aucune bavure que ce soit. Ce visage était parfait esthétiquement parlant mais l'être qu'il recélait ne l'était pas pour autant... En ce qui concerne la morphologie, Anselme avait le cor ps d'un jeu homme humain de son âge : des muscles qui étaient dessinés à peine et imberbe. Avec ses ongles qui n'étaient pas coupés comme la plupart des hommes de son temps, Anselme pouvait être facilement confondu une fille. Cette confusion ne le dérangeait pas car elle nourrissait à son échelle ses besoins de dissimuler sa véritable nature aux yeux du monde. Par contre, son dos est parsemé de cicatrices très profondes qui témoignent d'un passé très violent, proche de la torture. La douleur ne s'étant estompé qu'à peine, Anselme a appris à vivre avec et à la contrôler, ce qui a contribué à forger le caractère qui le caractérise aujourd'hui.

Qu'en est-il des mécanismes mentaux du jeune Anselme Bonnefoi ? Comme vu précédemment, c'est un personnage prompt à la manipulation, art dans lequel il excelle. Bien que très égoïste, il ne cherche pas pour autant à répandre le mal autour de lui. La seule chose qui l'importe est de parvenir à ses fins, ce pour quoi il ne regardera pas les moyens. Dès lors, il ne peut pas s'attacher pleinement à son entourage, ceci représentant donc une entrave dans ses projets, ce qu'il ne saurait se permettre. Néanmoins, il aime à passer pour un modèle aux yeux de tous, bons comme méchants. Plus concrètement, c'est un homme désordonné mais pourtant perfectionniste qui refuse toute possibilité d'erreur : la réussite, seulement la réussite. Il est aussi très nerveux, ce qui se manifeste parfois par une élocution très rapide ou saccadée, lorsqu'il cherche des mots afin de soutirer les informations de ses interlocuteurs. Il peut être aussi très nostalgique une fois seul, les souvenirs de ses parents lui revenant sans cesse, l'arrachant alors à sa situation et le poussant à être un homme de vertus, ce qui signerait l'arrêt de mort de son personnage...

La vie d'Anselme ne saurait s'inscrire dans quelque légende ou alors dans un recueil répertoriant les parangons de vertus. Sa vie n'est qu'un amas de contradictions, de passions dévorantes et d'une impulsivité maladive.

Né il y a de cela trente ans, Anselme aurait très bien pu être heureux si ses parents ne l'avaient pas délaissé. Non pas qu'ils soient fautifs pour autant, mais Anselme n'était pas comme tous les nouveaux-nés : il ne braillait pas, ne réclamait jamais à manger ni d'affection. D'abord inquiets, ses parents comprirent qu'ils ne pourraient rien y changer et donc s' accoutumèrent à la personnalité atypique de leur progéniture. L'âge de raison atteint, Anselme n'avait pas changé, ou plutôt il avait empiré. A vrai dire, il ne cherchait toujours pas l' affection de ses parents ni de ses congénères, mais il la fuyait bel et bien. La seule chose à laquelle il n' infligeait aucune violence, et même contre laquelle il luttait - étonnamment-, était la race animale. Il ne savait tolérer aucun acte de violence ou de cruauté envers le plus petit insecte que ce fût comme face aux plus grands géants du règne animal. C'est surement aussi pour cette raison qu'il passait le plus clair de son temps parmi eux, surtout les chats. Détail important, Anselme aimer à se comporter en chat : il était très solitaire, cherchait autant que possible l' indépendance et ne manifestait jamais son affection pour quiconque, encore aurait-il fallut qu'il en eût. Le lecteur érudit comprendra donc qu' Anselme était un Animorphe, reste encore à déterminer comment cela était possible...

Qui plus est, notre ami avait toujours caché à ses parents ses cauchemars : il se voyait poursuivi par des formes inhumaines et se sentait toujours investi d'un flux de puissance immatérielle qui le traversait de parts en parts. Ces rêves qui étaient rares au départ, s'amplifièrent et s'enchainèrent de plus en plus rapidement. Jusqu'à devenir quotidien et le marquer dans sa vie éveillé : il commençait à voir les formes de ses rêves aux coins des murs, dans les salles qui ne lui inspiraient aucune confiance ou même émanant de personnes qui ne suscitaient à son égard rien d'autre que de la peur.

Son comportement plus animal qu'humain à proprement parler et l'intuition d'une force intérieure dépassant ses simples facultés intellectuelles faisaient d' Anselme quelqu'un à part. De son plus jeune âge jusqu'à maintenant, il n'avait cessé de vivre avec ces particularités. Et, souvent, la nuit il lui arrivait de rôder le long des maisons de son quartier ou dans la forêt, là où il se sentait le plus à son aise... C'est ainsi que, se sentant exclu et incompris de tous, Anselme jugea bon de se détacher autant que possible de tous ceux qui le rejetteraient un jour où l'autre ; "tous les mêmes", avait-il usage de se répéter...