Harthad
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Notre monde, leur monde, et l'au-delà se côtoient sans jamais se rencontrer. Jusqu'au jour où...
 
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 Kalvaän Rissri [Terminé] [validé]

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2 participants
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Kalvaän Rissri

Kalvaän Rissri


Messages : 43
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Métier : tueur de chasseurs...
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MessageSujet: Kalvaän Rissri [Terminé] [validé]   Kalvaän Rissri [Terminé] [validé] Icon_minitimeVen 31 Aoû - 16:55

Fiche de Personnage


Nom et prénom : Kalvaän Rissri
Age : 82 ans
Race : Damné
Sexe : Masculin


L'habit ne fait pas le moine...


Aussi glacé qu'une statue de marbre grecque ma peau douce est d'une pâleur sans égal, un teint presque cadavérique qui me va à ravir alors que mon physique est pour toujours celui d'un homme d'une trentaine d'années. Mon visage a les traits marqués par la douleur de ma vie à présent éternelle et ainsi quiconque ose me regarder comprendra que le monde n'a pas été clément avec mon âme. Malgré ma longue chevelure lisse aussi noire que le néant qui encadre mon visage avec élégance, il serait difficile de me confondre. Une mâchoire légèrement carrée sans outre-mesure et une pomme d'Adam bien marquée font comprendre que la grâce n'est pas qu'une qualité féminine. D'ailleurs ma présence impressionne, intrigue, effraie tous ceux qui se trouvent sur ma route. Une silhouette finement musclée d'un mètre quatre-vingt-deux respirant la force et un regard aussi écarlate que le sang tranche avec cette blancheur irréelle. Arborant toujours un masque d'une neutralité épatante, mes prunelles rouges ne dévoilent ni mes pensées ni mes sentiments. Parfois pourtant, un semblant de sourire se dessine sur mes lèvres décolorées et mes crocs aiguisés se dévoilent sans honte à mon interlocuteur. C'est à ce moment que je prends plaisir à voir la peur alors que mes mains puissantes se referment comme un étau autour de ma proie. Bien sûr, ma tenue n'arrange rien à terreur que je crée d'un simple regard. Un long manteau de velours couleur bordeaux me couvre jusqu'à mi-cuisse, ne le fermant jamais l'ouverture dévoile généralement un chemisier sombre qui épouse parfaitement les courbes de son torse que je porte par-dessus un pantalon de couleur semblable, rien d'opulent dans la façon de me vêtir ou même de me tenir j'ai tout de même gardé la marque de la noblesse vampirique en me déplaçant constamment avec une canne en bois de noisetier dans laquelle est habilement cachée une longue lame. Je ne considère pas cela comme une arme, après tout je n'en ai pas réellement besoin pour me défendre mais j'apprécie seulement les belles choses et je ne peux me détacher du souvenir encré dans cet objet. Bien sûr je n'utilise d'autres armes que celles-ci et j'ai une préférence pour tout ce qui est ancien, je bannis tout ce qui est lasers et autres gadgets superflus car rien n'équivaut l'utilisation un vieux revolver… C'est d'ailleurs ce que je cache à ma ceinture, on ne sait jamais après tout.


Cependant n'essayez pas de me considérer comme un sentimental, vous y perdriez bien plus que des plumes pour comprendre le contraire. La joie, le bonheur, la tristesse… Toutes ces choses ne m'animent plus et ne me touchent plus, seule la haine ronge mon âme et trouble mon esprit. Je n'ai trouvé qu'un seul moyen pour apaiser cette rage et j'ai fini par y prendre goût, voir le liquide écarlate sur ma peau pâle me soulage, sentir le sang couler au fond de la gorge me rassasie, entendre les hurlements où la peur et la douleur s'entremêlent m'amuse. Suis-je pour autant un monstre? Cela est fort probable pourtant cette idée ne me gêne pas le moins du monde et je me complais dans cette situation. Je crois avoir oublié les moments heureux qui ont jonchés ma vie pour ne garder que les plus horribles comme si c'était la seule chose qui pourrait me garder vivant. Faire souffrir me permet de vivre, ressentir le cœur s'arrêter entre les doigts fins me rassure… Je suis immortel, rien de tout cela ne peut m'arriver à présent. Alors peut-être suis-je fou… Mais qu'est-ce la folie dans un monde tel que celui-ci? Mieux vaut ne pas tenter de répondre à cette question et vivre comme si le jour présent allait être le dernier. C'est mon mot d'ordre. Hautain et fier grâce à mon éducation, les autres races ne méritent pas de se trouver sur mon chemin et respirer de mon air, ainsi le meurtre et la souffrance sont devenus ma raison de vivre et je ne partage pas mes proies. Je prends plaisir à démembrer les faibles osent me tenir tête en tremblant, serrer leur gorge jusqu'à sentir les os se briser. Malgré tout, j'exerce sur mon corps et mon esprit un contrôle extrême pour ne pas tuer sans faire preuve de la moindre réflexion, je manipule ces petits porcs pour les mener à l'abattoir sans qu'ils le comprennent, ne ressentant rien en leur donnant la mort. Il m'arrive tout de même de faire preuve d'impulsivité lorsque mon ego est touché et il n'est pas rare dans ce genre de situation que je retrouve mes esprits dans une mare de sang. De plus, je suis une personne très possessive et je n'hésiterai pas à m'occuper d'un gêneur avant de prendre mon temps pour tuer ma proie, après tout la patience est une vertu et j'ai l'éternité devant moi.


Une vie, une histoire...


Je suis né un jour de pluie dans ce monde sombre et plein de créatures étranges, loin de toute trace de richesses et de dépravation. Malgré tout ce qui avait pu arriver à ma famille, j'ignorai ce que pouvait être la douleur et la tristesse, la guerre et le sang. J'étais encore un gamin naïf qui ne pensait qu'à jouer et j'ignorai tout de ces bizarreries car mes parents me conditionnaient. C'était une chose normale que de vouloir protéger son enfant avec toute cette pauvreté et criminalité autour de nous, ils espéraient voir un avenir meilleur pour moi et sacrifiaient tout ce qu'ils possédaient pour que je puisse un jour de mettre un pied fier dans la majestueuse cité d'Highland. Un rêve… Leur rêve d'une vie plus belle. Je ne pouvais pas dire qu'une chose pareille ne m'intéressait pas mais j'aimais particulièrement cette vie simple et me savoir auprès d'eux me satisfaisait, je me sentais protégé et aimé une fois dans leurs bras. Je ne demandai rien d'autre que de vivre mon enfance de manière innocente comme tous les enfants de mon âge. Pourtant rien ne se passa comme je l'aurai souhaité, je ne sais pas si je dois regretter ou non cet évènement qui me permit de connaître de nouveaux horizons, de voir des choses que je n'aurai jamais imaginé de mes yeux enfantins. Je jouais seul tranquillement à l'extérieur envoyant une balle contre un mur et cherchant à la rattraper, bien sûr je n'y arrivais pas à tous les coups mais c'était là tout le petit plaisir que je trouvais encore à ce jeu. Ma mère n'était pas à la maison, partie depuis l'aube elle travaillait durement dans une auberge malfamée où il arrivait qu'elle se fasse violenter. Mais elle était jolie et elle ne pouvait pas se permettre de perdre ce travail. Mon père quant à lui somnolait dans le lit que nous partagions tous les trois, une mauvaise chute avait immobilisé ses jambes mais nous n'avions rien pour l'aider à par notre amour. La vie était sans pitié envers nous mais il était hors de question de faiblir pour autant.

Mon ventre criait famine alors que je ratais une nouvelle fois la balle de peu, frôlant le plastique abîmé du bout des doigts. Je n'avais pas mangé depuis la veille mais je ne me plaignais pas, je ne me plaignais jamais. Toujours le sourire aux lèvres, je m'étirais avant de courir retrouver la petite balle avant de me retrouver nez à nez avec un homme de grande taille, à l'allure presque effrayante et au regard perçant. Pourtant il se pencha vers moi et passa avec tendresse sa main dans mes cheveux sombres, les ébouriffant un peu plus qu'ils ne l'étaient déjà avant de me redonner mon seul jouet. Son sourire balaya toute l'appréhension que j'avais pu ressentir en le voyant et je saisis la main qu'il me tendait, je voyais le contrôle qu'il avait sur lui-même et toute la force contenue dans cette simple poignée de main. Un rire léger s'échappa de ses lèvres et me fit sursauter alors que je détaillais avec attention sa peau d'une blancheur inhabituelle. Toute la puissance qu'il dégageait paraissait irréelle, j'avais beau frôler mes huit ans, j'avais vite compris que cet homme n'était pas un humain. Il me demanda de sa voix suave si je pouvais le conduire à mes parents et c'est ce que je fis sans rechigner, complètement envoûté par cet être spécial. Dans l'obscurité de la fragile bâtisse, mon père essaya de se relever faiblement pour voir qui se tenait à mes côtés et l'inconnu dévoila deux canines anormalement aiguisées. Je fus surpris en voyant la lueur de peur dans le regard de mon père qui était malgré tout mon héros et obéis en courant presque lorsqu'il me demanda de les laisser discuter. Alors innocent comme je l'étais, j'attendais sagement que l'étrange homme sorte de la maison pour retourner voir mon père, assit contre le mur en triturant la balle entre mes petites mains. Je n'entendais absolument rien de ce qui se disait à l'intérieur malgré les murs de faible épaisseur, je ne voulais pas entendre pour ne pas désobéir.

Puis soudain un bruit de pas lents et mesurés me fit me redresser et je posais la balle en plastique au sol, les bras croisés dans le dos alors que l'inconnu se plaçait devant moi. Son sourire ne quittait pas ses lèvres et il passa avec tendresse sa main sur ma joue ronde avant de me pousser gentiment à l'intérieur comme si mon père allait avoir une chose importante à me dévoiler. Je n'ai jamais compris pourquoi je n'étais pas inquiet du lourd silence qui s'était installé dans notre seule pièce de vie et regardais mon père de mes grands yeux azur, plus curieux qu'autre chose. Son visage abîmé par le travail me détailla un instant avec un air nostalgique et il me fit signe de m'approcher pour pouvoir chuchoter à mon oreille. L'homme qui se tenait à présent derrière moi était un vampire qui cherchait un jeune humain assez fort pour devenir son Calice et c'était en croisant mon regard qu'il avait fait son choix. Mon père refusait de prendre la décision seul et voulait avant tout en discuter avec ma mère mais il savait que cela me permettrait d'avoir une vie meilleure que celle que je risquais d'avoir. L'homme qui s'était à présent assit pour attendre le retour de ma mère proposait même de leur verser de l'argent pour leur permettre de vivre pendant qu'il s'occuperait de moi. Je ne sais pas combien de temps on resta là, assit en rond dans le plus grand silence, le temps que ma mère rentre. En entendant la porte s'ouvrir, je me levais avec précipitation pour sauter dans ses bras, voyant sans surprise qu'elle avait une nouvelle fois été battue. Je la serrais fort contre moi et restais sur ses genoux alors que la discussion reprenait enfin. Evidemment ma mère était contre cette idée farfelue et refusait que son seul fils finisse jusqu'à la fin de ses jours à servir un vampire mais à la fin, la décision finit par me revenir et j'acceptais. Je ne savais pas ce que cela pouvait signifier que d'être un Calice ni même ce qu'était vraiment un vampire mais j'avais compris que grâce à cela mes parents pourraient enfin espérer avoir une vie paisible sans se démener pour moi.

C'est ainsi que je réunis les maigres affaires qui devaient m'accompagner durant le voyage jusque sur la terre vampirique, suivant sans me poser de questions ce vampire qui devenait en quelque sorte ma nouvelle famille. Les premiers jours de marche, il m'expliqua avec attention à quelle race il appartenait et ce qui s'était passé bien avant ma naissance, j'écoutais bien sûr avec la plus grande des attentions et buvais presque ses paroles tel le gamin que j'étais. Je ne saisis pas de suite par quelle magie il pouvait tenir face au soleil et sa douce chaleur qui réchauffait mon cœur et c'est ainsi que je découvris pour la première fois ce que pouvait-être une pierre de Lune. Un tout petit cristal aussi rouge que le sang qu'il portait en médaillon, je restais obnubilé par l'objet un long moment avant de me décider à reprendre la marche. Il me précisa aussi ce qu'il attendait de moi et contre toute attente, cela ne me dérangea pas du tout. Bien au contraire, j'allais enfin pouvoir être utile pour quelqu'un et c'était tout ce dont je pouvais rêver. Je ne sais pas combien de jours il nous fallut pour rejoindre Netelya mais une fois que je pus mettre les pieds dans la cité, mon regard s'illumina de mille feux tant l'endroit respirait la beauté. Une beauté légèrement morbide certes, mais cela était à mon goût et je me plaisais parmi ces étranges créatures dont la grâce et la sensualité envoûtaient les cœurs. J'étais encore jeune pourtant tout au fond de moi, je n'avais qu'une seule espérance ; rejoindre cette race qui semblait bien plus puissante que tous les humains que j'avais pu croiser. Devoir se nourrir essentiellement de sang en échange n'était pas un assez grand sacrifice pour me décourager. Il me présenta la demeure où j'allais vivre, une espèce de grand manoir où la lumière artificielle surplombait celle du soleil, les fenêtres étant toutes recouvertes d'épais rideaux de velours pour empêcher le moindre rayon de passer.

Il me fallut plusieurs mois pour m'habituer à l'endroit sans me perdre dans les différentes salles inoccupées mais le défi en valait la peine. Je faisais mon possible pour le servir et il avait beau dire que je n'étais pas son serviteur, je ne pouvais m'empêcher d'agir comme tel en lui servant des coupes de vin frais, refaisant le lit une fois le soir arrivé. Je m'adaptais à son rythme de vie et finissais par dormir le jour, ne voyant plus le temps passer et me plaisant en sa compagnie j'en oubliais même mes véritables parents qui devaient enfin avoir une vie digne de ce nom. Le vampire, qui s'appelait en fait Beros, ne toucha pas une seule goutte de mon sang avant que j'atteigne mon dixième anniversaire, préférant avant toute chose que je prenne goût à ma nouvelle condition en me chouchoutant presque. Cela me faisait étrange d'être traité comme un petit prince qui risquerait de s'abîmé, presque trop nourri et pouponné à outrance mais après quelque temps, je finissais par m'y habituer et commençais même à apprécier. Beros ne négligeait pas pour autant mon éducation et fit de moi un jeune garçon cultivé, apprenant aussi bien les arts que la littérature, les mathématiques et la géographie. Il m'informa également sur les autres races et m'appris ainsi la tolérance en me présentant plusieurs personnes de sa connaissance lors d'une grande fête pour mon quinzième anniversaire, faisant officiellement de moi son Calice devant tous les invités. C'était un grand honneur pour moi et le lien puissant qui nous a unis à ce moment-là me chamboula un petit moment, j'avais l'impression de l'avoir toujours connu tout en le comprenant parfaitement et cela me permit de grandir intérieurement dans mon esprit. Je me sentais beaucoup plus proche de lui et je savais qu'il me protègerait au moindre ennui, comme je le croyais une fois dans les bras de mes parents et c'était une chose agréable.

Vers mes vingt ans, Beros accepta enfin de m'apprendre à manier les armes de toutes sortes. Je savais qu'il était un des vampires les plus âgés que le monde ait pu connaître et ses connaissances à ce sujet étaient presque sans limite. Plus le temps passait plus j'avais l'impression que le vampire avait une attirance envers moi, je sentais au fond de mon cœur que c'était bien plus qu'une amitié profonde pourtant j'essayais de me convaincre que cela ne provenait que de notre lien étroit. Alors que nous combattions avec fougue l'un contre l'autre pour m'entraîner, nos lèvres s'effleurèrent un instant alors qu'il me plaquait au sol. Peut-être étais-je encore trop jeune pour ce genre de choses mais mon visage pris une teinte pivoine qui le fit rire. Je n'avais pas osé le revoir de toute la journée jusqu'à ce que je ressente sa faim, c'était la seule chose qui m'avait fait sortir de ma grande chambre pour le rejoindre dans le salon où il recevait habituellement les invités, prenant place sur la chaise qu'il me désignait dans un geste vague mais Ô combien gracieux. Prenant une grande inspiration, je fermais un instant les yeux alors que je sentais son souffle chaud caresser ma nuque alors qu'il dégageait les longues mèches sombres qui cachaient ma peau. Ses crocs ne s'enfoncèrent avec la plus grande délicatesse dans ma gorge et il essaya de me faire le moins de mal possible alors qu'il se nourrissait enfin. Beros n'était pas le moins du monde comme les vampires que je pouvais parfois voir à l'extérieur, il prenait soin de ce qui lui permettait de se nourrir et savait s'arrêter lorsque je ne pouvais pas tenir plus. Posant ma main sur son torse pour le repousser légèrement, je lui fis ainsi comprendre que mon corps était épuisé. Me levant avec prudence, il m'aida à retourner jusqu'à ma chambre en me portant presque et je sombrais dans un profond sommeil dans les minutes qui suivirent.

Plus le temps passait plus je m'accrochais à cet homme sans vraiment le vouloir, je ne savais pas clairement quels sentiments j'avais pour lui et j'étais encore confus par tout cela. Je me rappelais encore vaguement de ce que mes parents avaient pu m'apprendre sur l'amour et les sentiments semblables, ainsi je savais que cela n'avait rien à voir et que tout ce que j'espérai pour le moment n'était pas possible. Je ne devais pas me berner d'illusions car ce n'était tout bonnement pas humain… Pas humain… Cette expression que j'avais toujours utilisé était ridicule face à Beros car il n'avait jamais fait partie de cette espèce, il était un vampire pure souche et n'avait jamais connu le bonheur d'avoir un cœur qui bat. Bien sûr, cela ne l'empêchait pas d'avoir des émotions, ressentir des choses pour quelqu'un, et c'était une chose que je comprenais très bien. Peut-être d'ailleurs que je devais me laisser guider par mes sentiments moi aussi et ainsi tout lui dire, mais c'était une chose si difficile que cette simple pensée me faisait rougir. J'avais l'impression d'être retourné en enfance, un gamin apprenant timidement les rudiments de l'amour. Alors je m'occupais des tâches ménagères de la grande demeure en le regardant en coin, me prenant de désir pour lui à chaque fois que nos yeux se croisaient. Il avait dû finir par s'en rendre compte car j'étais tout bonnement incapable de me contrôler pourtant il ne disait rien lui-même. J'avais déjà trente-deux ans et allais bientôt avoir une année supplémentaire, physiquement j'étais déjà plus âgé que Beros et c'est peut-être ce sentiment de se sentir si humain qui me poussa à l'embrasser et presque le supplier de me transformer. Ma réaction sembla le surprendre et il resta un long moment muet avant de planter vivement ses crocs dans ma chair, me tenant fermement contre lui pour m'empêcher de tomber alors qu'il me vidait presque entièrement de mon sang. La terreur s'empara un instant de moi alors que je fermais les yeux en essayant de lutter pour rester en vie, je ne voulais pas mourir maintenant… Je ne voulais pas…

Les lèvres entrouvertes, je sentis un liquide au goût ferreux tomber sur ma langue au bout d'un moment qui me parut une éternité alors que je n'entendais plus que mon cœur battre dans mes tempes. D'abord quelques gouttes à peine, puis je finis par m'accrocher à son bras pour boire avidement le sang de l'homme par la blessure éphémère qu'il s'était lui-même infligé. J'avais l'impression que mon corps me brûlait alors que je m'agrippais à son cou pour éviter de tomber, quelques spasmes violents me secouant malgré moi. Je voulais hurler ma douleur alors que quelques larmes roulaient sur mes joues, voyant ma peau blanchir à vue d'œil et ainsi perdre sa douce couleur de miel qui faisait de moi un homme plutôt agréable à regarder. Mon regard azur quant à lui sembla devenir encore plus profond, j'avais l'impression que tous mes sens étaient poussés à l'extrême et que ma vie en tant qu'humain n'avait plus aucun intérêt comparé à ce que j'allais connaître à présent. Beros m'emmena dans ma chambre où il resta allongé en me tenant fermement de longues heures, le temps que ma transformation s'achève enfin. Il me soufflait des mots doux qui devait me rassurer mais la sensation d'étouffer me prenait, je croyais mourir à chaque inspiration alors que j'étais encore chamboulé par les différentes sensations que pouvais m'offrir mes sens et que je n'avais jamais remarqué sous mon ancienne forme. Ainsi le doux parfum fruité de Beros prenait une toute autre saveur et je sentais mon corps entier irradier une force qui ne m'était pas familière. Ma gorge me brûla vivement après une journée entière d'enfermement et c'est mon amant lui-même qui m'offrit son sang pour me satisfaire. Je n'étais plus son Calice mais le lien était toujours là, c'était encore plus puissant. Le liquide écarlate avait un goût tout autre et je prenais plaisir à le boire, peinant à me retirer pour ne pas l'épuiser. Ainsi en me retirant, je pus regarder la marque spécifique des vampires sur son bras, voyant les deux petits trous qui disparurent vite de sa chair sans laisser la moindre marque. Enfin, après toutes les années passées à ses côtés je l'avais rejoint et le temps n'avait plus aucune emprise sur moi, j'allais pouvoir l'aimer sans que la barrière de la mort ne nous sépare.

Ainsi les années défilaient à une vitesse étonnante et je restais à ses côtés, enfin heureux. Maintenant que mon corps et mon esprit étaient plus puissants, je pouvais visiter les terres vampiriques sans risquer de me blesser. Ma vitesse et ma nouvelle force m'étonnaient parfois et Beros s'amusait à m'apprendre la chasse, me laissant ainsi me défouler et permettre à la bête en moi de s'exprimer. Les animaux avaient un goût satisfaisant certes, mais je devais me retenir pour ne pas approcher les humains car je ne savais pas encore me contrôler. Comme mon amant s'amusait à me dire, j'étais un véritable gamin à ce niveau-là mais cela me plaisait. Il m'apprenait à vivre en tant qu'un véritable vampire, essayant de calmer la partie sauvage en moi qui ne demandait qu'à s'exprimer. La faim me rongeait tout le temps, brûlant ma gorge sans me laisser le moindre instant de répit. Il comprenait que c'était mes premières années et satisfaisait tous mes désirs de sang, chassant pour moi par moments. Je me rappelais d'une fois où Beros avait même pris soin de masquer un meurtre que j'avais commis à cause de ma faim, insensible aux hurlements de terreur de ma proie pendant que je la vidais de son sang. Il m'avait retrouvé à côté du cadavre, recroquevillé dans un coin en tremblant de peur. Je ne voulais pas être condamné pour un meurtre et j'ignorai tout ce qui pouvait se passer après mon acte, le vampire le savait parfaitement et ne voulait pas me perdre non plus. Je devais trouver un moyen de contrôler mes pulsions, cela faisait déjà plus de vingt-cinq ans que j'avais évolué pourtant l'envie de sang de se calmait pas. Beros m'expliqua ainsi que c'était en trouvant moi-même un Calice que je pourrais apprendre à me contrôler et que la meilleure chose à faire était d'aller voir vers Highland comme il l'avait fait lui-même pour moi. En plus cette idée me réjouissait car j'allais enfin pouvoir redécouvrir Luthania après toutes ses années.

Le jour de départ avait été choisi et les préparations allaient de bon train, Beros savait que ce voyage m'enchantait même s'il allait devoir me surveiller bien plus que nécessaire. Nous avions déjà décidé de voyager essentiellement de nuit, ne pouvant pas partager à deux la pierre de Lune. Etrangement, tout cela me parut beaucoup plus rapide que dans mes souvenirs d'enfant et je me demandais si ce n'était pas ma célérité qui me permettait de faire cela. Je me rappelais encore clairement des longs moments de marche où le vampire me portait sur son dos lorsque je ne pouvais plus marcher, dormant paisiblement contre lui alors qu'il ne cessait jamais d'avancer. Les contrées humaines portaient une douce odeur alléchante qui ne se détachait pas de mon nez, m'envoûtant et me donnant si faim qu'il fut difficile de me contrôler. Aux côtés de Beros pourtant, tout me semblait différent et je tenais fermement sa main tandis que nous avancions parmi un paysage qui m'était familier, nous rapprochant de la demeure de mes parents. Je fus surpris de voir à la place de notre bâtisse un tas de cendres calcinées et une dame d'un âge avancé nous appris que le couple qui vivait là avait fini par perdre la tête en se retrouvant en possession d'autant d'argent, narguant les riches et les plus pauvres. Cela avait bien évidemment conduit aux plus en colère d'entre eux de fomenter un assassinat, propre et simple, sans outre-mesure. Je crois que ce qui me blessa le plus était d'apprendre que leurs dépouilles n'avaient jamais été retrouvées et qu'ils n'avaient eu droit à aucun enterrement digne. Ils avaient payé pour avoir oublié la vie simple que j'aimais tellement. Mais pouvais-je vraiment leur en vouloir? Après tout j'avais moi-même changé et me complaisait dans ce que pouvait m'offrir mon amant, dans tout ce luxe qui correspondait si bien à la noblesse vampirique. J'aimais la richesse de sa demeure mais j'essayais de rester simple malgré tout ce qui avait pu se passer et la transformation en vampire ne m'empêchait pas de continuer à m'occuper de du manoir qu'il possédait.

Je m'étais résolu et je les aimais malgré leurs erreurs, je ne les blâmais pas et j'espérai qu'ils étaient enfin en paix en ayant atteint le paradis. Je n'avais pas perdu les croyances qu'ils m'avaient transmis pourtant je ne pratiquais plus depuis des dizaines d'années maintenant, depuis que j'avais rejoint Beros sur ces terres éloignées. Quittant ces lieux lourds de souvenirs, il m'accompagna à la recherche d'un Calice qui me conviendrait tout en prenant soin de ne pas me lâcher d'un regard pour éviter que la faim ne me dépasse. Je ne voulais pas entrer dans la ville elle-même et préférai m'arrêter à ses alentours pour ne pas être tenté. Pourtant j'avais l'impression que notre recherche ne menait à rien car personne ne me convenait, je n'avais pas la même étincelle que Beros avait pu ressentir en me voyant jouer tout seul. Soudain une voix féminine me fit me retourner et je pu détailler sans la moindre gêne une jeune femme qui nous regardait intensément. Elle était plutôt petite et une chevelure rousse sauvage tranchait net avec son regard émeraude qui ne nous lâchait pas. Elle portait des vêtements simples, comme tous ceux qui vivaient dans la misère que j'avais connu et je pus aisément deviner ce qu'elle pouvait faire pour occuper ses journées en voyant sa démarche féline. Certes j'étais un homme, mais cela ne m'intéressait pas et alors qu'elle se rapprochait dangereusement de nous l'envie de planter mes crocs dans sa gorge fine me fit légèrement trembler. Heureusement que Beros me ramena à la raison en me serrant un peu plus contre lui pourtant je ne pouvais détacher mon regard de la figure féminine devant moi, l'attirance qui se dégageait d'elle n'était pas charnelle, loin de moi cette idée. Ce que je voulais était son sang, je ne le voulais que pour moi, le sentir couler entre mes lèvres et déguster sa chaleur, je crois que c'était cette étincelle que j'attendais… Je voulais que cette jeune femme soit mon Calice et rien ni personne n'allait pouvoir m'empêcher de changer mon choix, je ne pouvais pas imaginer quelqu'un d'autre pour me fournir en sang. Ce n'était tout simplement pas possible à mes yeux.

Mon amant l'avait compris à la simple vue de mon regard azur étincelant et un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il s'éloignait légèrement pour me laisser un peu d'intimité à la jeune femme. Je devais lui parler en privée et j'espérai qu'elle pourrait ainsi accepter plus facilement ma demande qui était bien sûr des plus surprenantes. Je ne savais pas vraiment comme je pourrai m'y prendre pour réussir à la convaincre alors je décidais de me jeter à l'eau simplement sans faire de détours. Sa première réaction fut de rire avant de comprendre que j'étais totalement sérieux et elle étudia un long moment la question. J'eus un léger mouvement de recul quand elle posa sa main sur ma joue et ses lèvres fines finirent par s'étirer en un sourire presque tendre. Dans mon dos je sentais peser le regard sombre de Beros qui entendait malgré tout la conversation et attendait un simple hochement de tête pour me rejoindre alors que je me forçais à contrôler ma faim. Je me doutais de ce qu'il pouvait penser de cela et je me concentrai sur les dires de la jeune femme, me faisant un peu plus pressant tant ma gorge me brûlait. Après m'avoir fait attendre pour son propre plaisir, elle finit par accepter enfin en se présentant sous le nom de Sylvara. Je comprenais bien que ce choix n'était pas une chose facile car je lui demandais d'abandonner sa famille pour rester à mes côtés pourtant elle semblait prête à cette idée alors que j'étais affamé. Faisant signe à Beros de s'approcher enfin, je plantais avidement mes crocs dans sa chair tendre pour pouvoir goûter à son sang qui me faisait tant envie. Elle était délicieuse, dans tous les sens du terme. J'avais trouvé la personne qui me convenait et le rite débuta presque aussitôt, prenant soin de goûter au liquide de vie toutes les quatre heures alors que nous entamions ensemble le chemin de retour. Je n'hésitais pas à la prendre sur mon dos comme l'avait fait mon amant auparavant pour pouvoir gagner des heures et se mettre à l'abri bien avant que le soleil ne montre le bout de son nez. Je savais que cela ne plaisait pas vraiment au vampire à mes côtés pourtant il comprenait que cela était mieux que de finir calciné au petit matin.

Le retour fut aussi court que l'aller malgré notre voyageur supplémentaire et je me permis de lui faire faire le tour du propriétaire sous l'œil attentif de Beros qui comprenait très bien mon engouement pour cette toute nouvelle sensation alors que Sylvara était enfin devenue mon Calice. Je le sentais, ce même lien qui m'avait autre fois uni à mon vampire je le partageais à présent avec la jeune femme. Ce n'était pas tout à fait la même chose mais je me sentais prêt à la protéger jusqu'à en mourir, je me sentais si proche d'elle que mon amant était presque effacé à cause de cela. Je ressentais sa jalousie dans son regard mais je ne pouvais pas m'en empêcher et restais plus proche que jamais de mon Calice. Au moins, ma faim s'était apaisée en sa présence et je pouvais disposer de son sang dès que je le désirais, elle ressentait ma soif presque autant que moi. J'avais beau m'excuser auprès de Beros, je le voyais s'éloigner de moi petit à petit sans rien pouvoir faire. Il semblait même regretter d'avoir proposé de me trouver un Calice et il n'osait plus m'approcher en sa présence. Sylvara avait compris ce qui se passait et essayait de me remonter le moral comme elle le pouvait mais ce fut peut-être ce qui déclencha tout. Un jour alors que je broyais du noir dans la grande chambre elle se joignit à moi et m'enlaça, se tenant peut-être un peu trop proche pour que ce soit une amicale embrassade. J'étais gêné et voulus la faire reculer mais elle s'accrocha à moi. Effleurant mes lèvres sans gêne alors que son souffle chaud caressait ma peau glacée, je sentis un lourd regard sur nous deux et j'eus à peine le temps de me lever pour voir ce qui regardait par l'entrebâillement de la porte qu'une ombre au regard de sang me plaqua contre le lit avant de repousser la jeune femme au loin. Mes prunelles bleues s'écarquillèrent lorsque je reconnu la stature de Beros qui s'acharnait sur le corps blessé de Sylvara. J'avais l'impression de mourir encore une fois, me traînant jusqu'à elle alors que je ressentais toutes les blessures qu'il lui infligeait.

Je n'entendais plus que les hurlements de la jeune femme qui raisonnaient dans tout le manoir plongé dans l'obscurité, me retenant de faire de même en me mordant la lèvre inférieure. Le regard suppliant je m'accrochais à la jambe de celui qui avait été un vampire mais ses yeux couleur sang me firent comprendre qu'il n'était plus celui que j'avais aimé. Me jetant sur lui pour l'empêcher d'agir une longue bataille commença à coups de crocs et de poings, j'attrapais tout ce qui me passait sous la main pour le lancer sur lui, essayant malgré tout de le raisonner. Je ne comprenais pas comment un vampire aussi âgé que mon amant avait pu perdre le contrôle de la bête pour une simple chose et réalisait enfin tout l'amour qu'il avait pour moi, me sentant déchiré entre les deux êtres. J'avais beau hurler à Sylvara de fuir elle ne m'entendait plus, inconsciente, alors que je tentais vainement de repousser le nouveau damné. Attrapant la canne fourrée que Beros m'avait un jour offert en prétextant vouloir protéger la beauté de l'Ancien Temps, je dégainais la lame en sentant les larmes rouler sur mes joues. Je ne pouvais pas faire ça et c'était là ma plus grande faiblesse. Il avait compris cela et se jeta sur moi pour me repousser violemment contre le mur avant de se jeter sur Sylvara en enserrant sa gorge jusqu'à ce que j'entende le bruit des os craquer dans un hurlement d'agonie. Posant vivement une main sur mon cœur qui ne battait plus depuis longtemps, une douleur immense traversa mon corps telle une décharge électrique alors que je m'effondrai. J'avais l'impression que l'on m'avait arraché une partie de mon âme, me condamnant aux flammes de l'enfer et laissant un vide immense en moi. Je n'avais jamais connu pareille souffrance, cette sensation de se noyer à chaque inspiration alors que je ne lâchais plus Beros des yeux. Il s'approchait de moi à pas lents, profitant de l'horreur qui luisait dans mes prunelles océan. Je voulus reculer pour m'éloigner de lui mais le mur dans mon dos m'en empêcha et je me recroquevillais sur moi-même en serrant la lame à en faire blanchir mes phalanges. J'avais peur, je ne voulais pas mourir maintenant pour un geste dont je n'étais même pas responsable.

J'appelais Beros et essayais de le raisonner mais rien y fit et il se jeta sur moi en lacérant mon corps. Je ne sais toujours pas si je devais bénir le don de guérison que m'offrait ma condition de vampire ou le maudire car plus il voyait mes blessures se refermer plus il scarifiait ma chair en se moquant de me voir hurler sous la douleur. Il m'embrassa violemment en mordant mes lèvres jusqu'au sang alors que j'essayais de me dégager de l'étau de ses bras, ne retenant plus les larmes roulant sur mon visage ensanglanté. Je n'avais plus le choix et je devais le tuer avant qu'il ne le fasse lui-même, essayant d'arracher ma tête de mon buste sans le moindre remord. Alors prenant mon courage à deux mains j'enfonçais profondément la lame dans son torse tout en le serrant contre moi, m'excusant en chuchotant au creux de son oreille. Puis après avoir retiré l'épée d'un coup sec en me relevant, j'exécutais un mouvement ample mais rapide en décapitant proprement sa tête qui roula sur le plancher d'ébène. Laissant retomber mon arme, je m'effondrais au sol alors que mes jambes ne me tenaient plus, serrant contre moi le corps sans vie de Beros. Les hurlements n'avaient pas dû passer inaperçus dans ce manoir réputé pour être un havre de paix parmi les vampires mais je me fichais de tout ce qui pouvait se passer, restant contre mon amant décédé. Les jours passaient et ma faim se fit présente, la brûlure de ma gorge envahissait tout mon corps alors que quelques spasmes me secouaient. Je revoyais à chaque seconde tout ce qui s'était passé, ne quittant pas la pièce où se trouvaient les deux cadavres. Je ne sais pas combien de temps je réussis à tenir sans me nourrir mais cela ne devait pas dépasser les trois jours avant qu'un nouvel évènement ne se produise. Mes sens étaient poussés à l'extrême, espérant sûrement que Beros ou Sylvara reviennent miraculeusement à la vie quand j'entendis la grande porte d'entrée grincer et plusieurs bruits de pas briser le silence. Puis des murmures étouffés, différentes voix dont je pouvais capter quelques mots. Je n'étais pas dupe et les vampires avaient fini par contacter des chasseurs pour vérifier la demeure, beaucoup de personnes avaient été attaquées par des damnés durant le mois et les chasseurs étaient plus que nombreux pour surveiller les rues.

Un grondement sourd s'échappa de mes lèvres ensanglantées alors que mes yeux luisaient dans l'obscurité. Faisant grincer mes crocs, je relâchais le cadavre de Beros et sortais enfin de cette pièce pleine de malheurs, j'étais affamé et je ne pouvais plus me retenir. Tout mon être me hurlait de chasser, de plonger ma main dans leur poitrine pour leur arracher leur cœur et l'écraser sans écouter les gémissements agonisants, plantant mes canines dans leur gorge offerte pour me repaître de leur liquide vital. J'entendais leurs respirations lentes et les palpitations au creux de leur poitrine, sachant ainsi parfaitement où ils se trouvaient. Cinq personnes, cinq chasseurs imprudents qui allaient regretter à jamais d'avoir pénétré dans cette demeure sans invitation. Je ne devais pas pour autant les sous-estimer, car ils pouvaient être humains et porter des lunettes à vision nocturne ou bien tout simplement être vampires, comme moi. C'était presque un jeu, à celui qui trouverait le premier les autres. Je les sentais se séparer pour fouiller les nombreuses pièces une à une alors que je descendais les marches de l'escalier à pas de velours, de plus en plus excité par ce sang qui était si proche de moi. Passant devant un vieux miroir au mercure qui avait traversé les siècles, je vis enfin mon reflet et un sourire sadique se dessina sur mes lèvres alors que je me redécouvrais à nouveau. Mes prunelles habituellement d'un bleu perçant avaient pris une teinte écarlate semblable au regard qu'avait eu Beros lors de ses derniers instants. La haine qui avait rongé mon cœur m'avait transformé, la bête en moi avait pris le dessus et ne demandait plus que du sang en guise de sacrifice. Je n'avais plus peur de cette condition, j'allais enfin pouvoir agir comme bon me semblait, écouter ma rage et punir ceux qui oseraient se placer sur ma route. Silencieux tel un loup en chasse, je passais dans le dos des chasseurs tels une ombre pour repérer précisément leur position avant d'attaquer, évitant les attaques en me fondant dans l'obscurité et plantant mes crocs dans leur chair torturée pour les vider de leur liquide vital en riant tel un damné… C'était ce que j'étais devenu après tout. J'écorchai vif leur peau, démembrai avec une facilité surprenante leurs corps faibles en me nourrissant de leurs hurlements de souffrance.

C'était devenu ma raison d'être, sentir la vie s'éteindre en ma présence, faire naître la terreur dans le regard de ceux qui m'approchaient. Mon regard insensible se posa sur les différents cadavres qui juchaient les pièces du manoir, tapissant les murs de leur sang et morceaux de chair égarés. Toute personne peu habituée à ce genre de choses en aurait vomi, moi-même quelques années plutôt j'aurai fait de même. Mais plus maintenant, je ne pouvais plus me permettre de laisser mes sentiments me dépasser, la souffrance ne me toucherait jamais plus et je serais le serviteur de la mort. Beros m'avait longtemps parlé des damnés et m'avait expliqué l'importance de se contrôler, m'expliquant également le rôle des chasseurs. Penser à ces créatures qui avaient été si faibles face à moi me faisait rire, c'était tout bonnement inimaginable que les chasseurs puissent un jour réussir à exterminer tous les damnés. Alors que je quittais ma demeure une fois la nuit tombée, je pris avant de partir le temps d'incendier ce manoir de plusieurs siècles pour que personne ne puisse avoir conscience des crimes réalisés à l'intérieur. Je ne voulais pas que l'honneur de Beros soit bafoué ainsi et je savais que cela protégerait ce secret que j'emporterai dans ma tombe si un jour la Faucheuse osait venir me chercher. Emportant comme seul souvenir la canne-épée avec laquelle j'avais tué mon amant, je disparaissais de la grande ville vampirique pour traverser les différentes contrées et perpétrant sans gêne des massacres sur mon chemin. Je savais que beaucoup de chasseurs me recherchaient et c'était ce que je demandais, j'avais enfin un but dans mon existence sombre et sans saveur… J'allais chasser tous ceux osant se mettre pour mon passage, devenant ainsi un des rares damnés chassant les chasseurs eux-mêmes…

Je me repaîtrai de leur chair sans honte… Profitant de leurs hurlements tels une douce mélodie…


Partie HRP


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Que pensez-vous du forum ? La décoration simple est agréable car non superflue, l'histoire est claire et explicative et même si je regrette parfois un petit manque dans les descriptions de race, je trouve que ce forum se doit de continuer sur cette voie! ^^
Comment avez-vous connu ce forum ? J'en ai discuté avec une certaine personne et j'ai fini par m'inscrire *w*


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Shyla Doe

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MessageSujet: Re: Kalvaän Rissri [Terminé] [validé]   Kalvaän Rissri [Terminé] [validé] Icon_minitimeSam 1 Sep - 15:20


Une fiche longue mais bien captivante.
Du sang, de la souffrance, de la haine et de la jalousie : jackpot ! Twisted Evil
Je te valide mon sombre ami ... Bienvenue à toi ô premier Damné cheers
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